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gotty
28 août 2008

Bien manger, volume 2

bioEn complément à nos fruits et légumes provenant de notre AMAP (qui n'en est pas une mais presque), mon colocataire et moi-même mangeons principalement des produits issus de l'agriculture biologique.

Pourquoi bio ? Tout d'abord, parce que l'agriculture biologique n'utilise que des produits naturels comme engrais, pesticides, herbicides etc. Pour les animaux, les antibiotiques sont quasi-interdits, et leur fourrage est bien sûr également issu de l'agriculture biologique. L'ensemble de ces mesures sont certifiés par un organisme, en France Ecocert est le leader dans ce domaine (je ne sais même pas s'il existe d'autre organisme...) Or, on se rend compte, le temps passant, que bon nombre de produits chimiques que nous utilisions sont à la fois toxiques (ce dont on se doutait quand même un peu), mais surtout très stables, donc jamais dégradés ou presque. Les doses s'accumulent alors le long de la chaîne trophique, et l'homme ingurgite alors des quantités incroyables de ces produits cancérigènes. Niveau santé, on a vu mieux.

Ensuite, parce que l'agriculture biologique permet de maintenir une biodiversité et un équilibre dans les écosystèmes : comme on ne va pas détruire complètement une espèce d'insectes par exemple, mais que l'on va réduire son impact par l'utilisation d'un terreau spécifique, l'écosystème construit autour de tel ou tel insecte, telle ou telle plante perdure.

Manger bien c'est pour moi un peu comme réduire mes émissions de carbone : je n'ai pas le choix. Certes c'est plus cher, certes il y a moins de choix, certes les magasins bio sont un peu glauques : néanmoins, si l'on veut que nos enfants et nos petits-enfants vivent dans un monde où l'on peut se baigner dans les rivières et où l'on a le droit d'avoir peur de se faire piquer par une abeille, et bien c'est à nous de changer de mode de consommation.

Je dois cependant apporter quelques réserves sur le bio. Tout d'abord, ce qui me parait le plus intéressant est le bio local (à la limite national) : le problème des magasins bio est que pour pouvoir proposer en permanence des produits bio, ils vont jusqu'à s'approvisionner dans l'autre hémisphère. Acheter des pommes au Chili ou en Nouvelle Zélande parce qu'elles sont bio me paraît un peu poussif.

Pour enchaîner sur les magasins bios, il faut aussi être lucide qu'ils restent membres de la grande distribution, et ne peuvent complètement échapper à leur pratique d'achats en masse, de perte du contact direct entre consommateur et producteur. Notons tout de même que des efforts sont faits dans les magasins bio plus qu'ailleurs, comme le montre la charte de Biocoop par exemple.

Enfin, il ne faut pas oublier que pour être validée Bio, une installation doit suivre une pratique Bio pendant plusieurs années. Pendant ces années, dites années de conversion, le producteur a des coûts de fabrication égaux à ceux d'une installation Bio classique, puisqu'il doit en suivre les règles. Néanmoins, ses produits sont vendus à un prix largement inférieur, puisqu'il ne peut se targuer d'être bio. Tombee dans l'extrémisme du "Tout Bio" induit une pression très forte sur ces agriculteurs qui ne peuvent, pour l'instant, passer au Bio, même s'ils suivent une agriculture raisonnée.

L'agriculture biologique est donc un sujet délicat : c'est certes un idéal vers lequel il faut tendre, mais, il faut faire preuve de tolérance envers les agriculteurs qui souhaiteraient être bio mais ne le peuvent pas encore. C'est pourquoi dans notre AMAP (qui n'en est pas une mais presque), 20% seulement des agriculteurs sont labellisés bio, mais 100% font attention à leur pratique et souhaitent l'être un jour.

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Image : Logo européen de l'Agriculture Biologique

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